David est un artiste écologiste. Son leitmotiv est la préservation de l’environnement. Avec des déchets, surtout, de bouteilles en verre et en plastique, il fabrique des œuvres d’arts grandeur nature. Se sentant coupable de ne pas avoir le plein pouvoir d’agir, partout, contre la pollution de l’environnement, il s’est donné la peine de passer des temps d’observation dans des arrêts de bus et universités de Kinshasa pour voir comment se créent des poubelles. Contribuer à « l’éducation environnementale », de ses concitoyens, en est la grande cause. Il en est résulté, après ce stage personnel, une conclusion selon laquelle, les gens n’ont pas de poubelles, raison pour laquelle ils se débarrassent de leurs déchets partout ils veulent. Ainsi, Il livrera son corps, pour en instituer en poubelle, afin de palier, tant soit peu, à ce manque en recyclant des bouteilles.
Naquit, en lui, l’idée de créer en fonction de ses qualités d’artiste visuel, des installations artistiques fonctionnelles dotées de poubelles de différentes formes : lèvres, anneaux de basket, lunettes, baladeurs, etc. Un véritable « art design » agissant sur le mental et l’intellect des contemplateurs, obligés de se débarrasser de leurs déchets dans ces objets d’art ludiques et utilitaires. Des « murs d’identification », confectionnés avec ces matériaux, sont aussi à mettre sur cette liste. Ils servent à exciter, le public-consommateur, à s’identifier via la boite du produit, installée, qu’il a l’habitude de se procurer nuit et jour. Un mur, regorgeant des bouteilles et estampillées d’empreintes digitales de gens qui ont consommé le produit qu’elles regorgeaient ; une mise en commun de plusieurs personnes via leurs empreintes pour créer un ensemble afin d’hausser, à l’unisson, la voix sur l’environnement en danger.
David crée aussi des tableaux prémonitoires tels que « Terre 5300 », qui expose, d’après l’artiste, l’image de la planète après ces nombres d’années. Il n’est pas tombé, comme un cheveu dans la soupe, dans cet univers de déchets par hasard ; il y est depuis son enfance avec des détritus qu’il ramenait à la maison pour en fabriquer des jouets.
Jean Kamba
Poète et critique d’art