« Papa Wemba était un grand esprit. Mais très peu l’ont compris. Il était au service de la musique. La musique n’était pas à son service », a déclaré Alain Akouala, le ministre du Congo Brazzaville des Zones économiques spéciales.
Pour l’ancien ministre congolais de la Culture, le chanteur décédé le 24 avril dernier à Abidjan était « d’une simplicité, d’une humilité, d’une générosité de cœur et d’âme ».
Alain Akouala estime que Papa Wemba était différent des autres artistes musiciens, affirmant que le chef coutumier du village Molokai était toujours au service de la musique.
Il a confié à Radio Okapi que Papa Wemba regrettait le fait que des musiciens congolais se perdent dans la polémique.
« Il me disait toujours: ‘’Mon petit, notre musique est en train de mourir. Ce n’est plus la Rumba que nous avons défendue avec Jossart Nyoka Longo. A notre époque, la polémique se situait dans la composition de la chanson. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. On s’injurie en public, à la télévision. Même ceux que j’ai encadrés, ceux que j’ai accueillis chez moi et qui ont été bien accueillis par Amazone m’injurient à la télé. Je ne comprends plus cette musique’’ », rapporte Alain Akouala.
Dans son témoignage lors des hommages rendus à Papa Wemba lundi 2 mai au Palais du peuple, le patron de Zaïko Langa Langa, Jossart Nyoka Longo a reconnu que le « Roi de la sape » a honoré la musique de la RDC.
« Jules [Shungu Wembadio alias Papa Wemba] a non seulement honoré la rumba congolaise mais il a formé beaucoup de jeunes talents dont il est le modèle et la source d’inspiration », a affirmé Nyoka Longo, ancien chef de Papa Wemba au sein de l’orchestre Zaïko Langa Langa.
S’exprimant au nom de tous les musiciens, Jossart Nyoka Longo regrette la « voix d’or et son acharnement au travail ».
« Ses œuvres resteront à jamais gravé dans nos mémoires », a déclaré Jossart Nyoka Longo.
Papa Wemba est décédé le 24 avril dernier à Abidjan en Côte d’Ivoire. Né en 1949, il se lance dans la musique à l’âge de vingt ans.
Jean-Pierre François Nimy Nzonga, auteur du l’ouvrage « Dictionnaire des immortels de la musique congolaise moderne », relate que Wemba a débuté sa carrière à l’âge de 20 ans.
En 1969, il a participé à la création de Zaïko, l’un des plus grands groupes musicaux de la RDC. Il y signe ses premiers gros succès (« Pauline », « Chouchouna », « Liwa ya somo », Amoureux déçu ») et prend le surnom de Papa Wemba.
C’est en 1977 qu’il crée son propre groupe « Viva La Musica » avec lequel il a évolué jusqu’à sa mort.