Célébrée le 19 août de chaque année, la photo est un art aux facettes multiples. Le monde de la photographie connait du jour le jour une ascension exponentielle à l’ère du numérique.
Interrogé à la rédaction de culturecongo.com au sujet du phénomène “Photo Shooting” qui prend de plus en plus de l’ampleur à Kinshasa, l’artiste visuel Azgard Itambo indique “Photo Shooting” est une appellation purement congolaise qui remonte aux environs de 2015 pour désigner la photographie professionnelle pour des fins commerciales, question de ramener l’art de la photographie vers la population.
Pour lui, la photo shooting n’existe pas. Il est à noter qu’il est justement une appellation purement kinoise qui veut dire simplement photo professionnelle. En vrai sens du terme, le concept est utilisé quand il s’agit d’une séance shooting qui veut dire séance photo ou prises de vues. Ce mot issu de l’anglais qui signifie “tiré où fusillade” en français.
“A kinshasa, à un moment donné, il y a eu une génération de photographes dont je fais partie, organisaient des séances shooting payantes dans des endroits bien précis (…) Comme je me rappelle que, avec mon ami Strong, nous avons été formés par un photographe professionnel congolais qui vit entre Londres et Kinshasa, M. Scott Kabongo avec son programme “The Golden Fingers Generation” dont on fait partie de la première génération de ses élèves en 2015″, a-t-il dit.
Tout en précisant “on a eu l’idée dont je pense que c’était une première à Kinshasa, d’organiser un évènement de séances photos qu’on a nommé “Shooting Photo” en 2016 vers le fleuve Congo dans un espace touristique appelé “Espace Vert”, la majeure partie de photos sont à retrouver sur mon ancien page Facebook (A-Design photography). Donc nous faisons partie des jeunes photographes qui ont amené cette mode à Kinshasa à moins qu’une personne ne me contredit”
En description, cette mode est plus usée chez les photographes commerciaux que l’on croise sur les sites touristiques réaménagés à Kinshasa. Donc, ils signent leurs photos, une fois retouchées, avec le logo à côté et une mention de ses comptes sur les réseaux sociaux pour poster leurs images. Certes, ce phénomène bouleverse le marché dans la photographie événementielle, mais il influence le moins le secteur de l’art visuel.
“J’ai commencé un projet titré Nzela ya Mukie (ndlr tunnel, en français) qui est une tournée des expositions urbaines à travers la ville de Kinshasa. Il s’agit de se déplacer périodiquement commune par commune trouver de petites rues (tunnels) que passent les gens. Pourquoi ai-je choisi seulement le tunnel? L’idée est de créer une intimité entre l’œuvre photographique et le contemplateur. Puisque les images parlent plus que des mots”, souligne-t-il.
Dans la foulée, l’artiste a fait savoir que le monde de la photographie kinois prend du jour le jour de l’ascension fulminante. Selon lui, il y a pas mal d’artistes qui émergent sur la scène nationale qu’internationale. Aussi, il y a de nouveaux projets qui naissent, en l’occurrence la rencontre internationale de la photographie organisée par Anas Vision et dirigée par Anastasie Langu, une artiste talentueuse kinoise. On parle également du nouveau département de la photographie à l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa qui vient de s’installer grâce à son Directeur Général, Henry Kalama Akulez, une bonne nouvelle pour l’émergence de l’art de la photographie à Kinshasa.
Pour la petite histoire, Azgard Itambo est né en 1990 à Kinshasa, ville où il vit et crée. Diplômé d’État (baccalauréat+5), en Pédagogie, il a à son actif plusieurs expositions au pays et à l’étranger. Actuellement il explore les médiums de la photographie et celui de la vidéo d’art, à travers lesquels, il traite des sujets touchants des questionnements personnels autour des problématiques touchants la notion de la définition de soi. Cette approche lui permet de tabler, en outre, sur des sujets axés sur des influences culturelles et cultuelles, de comment celles-ci sont adoptées et transformés dans son environnement immédiat, dont la ville de Kinshasa, donnant l’impression d’un costume porté, de gré ou de force, sous l’impulsion de la mondialisation.
“L’importance de la photographie pour moi se veut un vecteur de sens pour l’humanité qui nous permet bien évidemment à archiver les moments de la vie au profit de la postérité”, termine-t-il.
Masand Mafuta