L’artiste sculpteur congolais André Lufwa Mawidi, auteur de l’œuvre “Le Batteur de Tam-Tam” érigée à l’entrée de la FIKIN, s’est éteint ce lundi 13 janvier à Kinshasa de suite d’une fracture au niveau du bassin après son hospitalisation à HJ Hôpital à Limete depuis le 7 janvier dernier, c’est ce qui renseigne la source familiale à l’issue d’un entretien accordé à la rédaction de culturecongo.
Succombé à l’âge de 97 ans, le sculpteur André Lufwa est l’un des pionniers de l’Académie des Beaux-arts (ABA), un de deux premiers élèves de cette école, lors de sa création par le frère Marc Wallenda vers les années 1951, sous l’appellation de l’Ecole Saint-Luc de Gombe Matadi dans la province du Kongo central.
De son vivant, ce baobab s’était soulevé contre la reproduction irrégulière de ses œuvres par des certains artistes véreux en complicité avec des hommes d’affaires et des personnalités politiques.
André Lufwa avait également plaidé pour que l’État congolais s’acquitte de ses droits au profit de ses œuvres contribuant à la parure de la ville de Kinshasa. Mais ses réclamations tombaient entre les mains des sourds et il a trépassé sans qu’il puisse jouir laborieusement du fruit de ses œuvres.
Il a consacré tout son temps pour œuvrer au service de la nation. Au-delà de son chef d’œuvre érigée à l’entrée de la FIKIN qui lui a valu une renommée notoire, il est aussi auteur des œuvres ci-après : le groupe des Léopards aménagés à la Cité de l’Union africaine, les statues de « l’Ambassadeur » et «de l’Hospitalité » postées dans l’enceinte du ministère des Affaires étrangères, dans la commune de Gombe.
L’artiste ne meurt pas, dit-on, nous allons toujours nous souvenir de lui à travers ses belles œuvres ayant profité à l’embellissement de la ville de Kinshasa.
L’artiste André Lufwa était abandonné de son triste sort et il ne recevait aucun soutien de la part de l’État congolais. Ses cris d’alarmes étaient toujours sans voix et il n’était pas reconnu à sa juste valeur. A quoi sert la SOCODA ? Une interrogation que la rédaction de culturecongo se demande sur la structure de cette société des droits d’auteur qui ne répond jamais aux attentes des artistes. Il est grand temps que cette société soit restructurée ou qu’elle soit abrogée en lieu et place d’une structure qui reconnaitra la vraie valeur de nos artistes pendant leur vivant.
Un signal fort à l’endroit de l’État congolais qui est appelé à s’impliquer totalement et financièrement aux désidératas des artistes qui sont délaissés et non reconnus malgré les prouesses qu’ils réalisent pour hisser tout haut l’étendard culturel du pays sur l’échelle internationale.
Que l’âme de l’illustre disparu repose en paix aux panthéons de l’infini cosmique.
Masand Mafuta/Culture Congo