Dans l’effervescence intellectuelle de Kampala (Burundi), où les mots dansent au rythme des ambitions panafricaines, les Éditions Mlimani ont inscrit leur marque en défendant une vision audacieuse du livre comme arme de libération culturelle et économique.
Sous les hautes voûtes du prestigieux Yusuf Lule Auditorium de l’Université Makerere, du 15 au 17 août, s’est jouée une partition essentielle de l’avenir éditorial africain.

Le Kampala Writers LitFest, orchestré par la célèbre romancière ougandaise Goretti Kyomuhendo, a rassemblé l’élite littéraire du continent autour d’un impératif : réinventer l’écosystème du livre africain face aux défis contemporains.
Parmi ces voix influentes, celle de Ghislain Kabuyaya, coordonnateur des Éditions Mlimani, a résonné avec force, appelant à une révolution par la coopération, l’innovation et la professionnalisation.

Ce forum d’exception, né de l’initiative de l’African Writers Trust, a transformé Kampala en épicentre d’une réflexion ambitieuse. Panels thématiques, ateliers techniques et débats passionnés ont animé ces trois jours, explorant sans relâche les enjeux cruciaux de l’accessibilité des œuvres, du financement des projets éditoriaux, de la circulation transfrontalière des savoirs et de la mutation numérique.
Autant de chantiers vitaux pour hisser le livre africain au rang d’instrument de souveraineté culturelle et de levier de développement.

Aux côtés de figures marquantes telles qu’Anwuli Ojogwu du Nigeria avec Narrative Landscape, Mercy Kirui du Kenya avec eKitabu, ou encore la poétesse Susan Nalugwa Kiguli, Ghislain Kabuyaya a exposé avec éloquence le modèle des Éditions Mlimani. Cette maison, fer de lance de la scène congolaise, incarne une double ambition : magnifier la création littéraire nationale tout en tissant des alliances stratégiques à l’échelle continentale.
Dans des interventions remarquées, il a défendu l’urgence de structurer une chaîne du livre intégrée, où éditeurs, auteurs et diffuseurs collaboreraient dans un esprit panafricain.
Le Kampala Writers LitFest n’a pas été un simple colloque, mais un manifeste.
Un manifeste pour un livre africain libéré des carcans hérités, audacieux dans ses méthodes et fier de sa place dans le dialogue mondial. Les Éditions Mlimani, par leur engagement, y ont tracé une voie : celle d’une littérature qui ne se contente pas d’exister, mais qui transforme.
Alors que l’Afrique connaît une renaissance créative sans précédent, ce festival a confirmé une évidence : l’avenir s’écrit ici, maintenant, avec des mots qui portent loin.
Et si demain, tout le continent africain reflétait les plumes ancrées dans les réalités du quotidien ?
Franklin MIGABO