Dans le but de recentrer l’Africain sur sa culture, notamment sa spiritualité, le Centre culturel André Blouin a organisé une conférence le samedi 27 septembre, dans ses installations à Kintambo. Une conférence qui a été de grande importance pour les jeunes.
Cette rencontre a réuni deux panelistes autour du thème : « Acculturation de notre identité culturelle : spiritualité et éthique ». Des avis tant convergents que divergents ont été exprimés lors des échanges.

Pour sa part, Katumba Musuya, paneliste et porte-parole de l’organisation Kamite International, a souligné que l’homme noir avait perdu son identité spirituelle en raison de l’acculturation par d’autres peuples, ce qui le conduit non pas à vivre, mais à survivre.
« Nous sommes devenus autre chose, nous avons perdu notre identité. On nous a acculturés. Lorsque vous n’avez pas d’identité culturelle, cela vous conduit à votre chute… Nous sommes en train de mener un combat pour la survie de l’homme noir », a déclaré Katumba Musuya.

Selon lui, la spiritualité africaine est d’une importance capitale, car elle est la clé du développement de l’Afrique dans tous les domaines.
« Les Noirs n’ont rien à envier à l’extérieur. Tant que nous resterons attachés aux religions importées, notre continent ne se développera jamais… Il est essentiel de respecter d’abord nos racines, qui sont notre spiritualité, afin de pouvoir germer et évoluer », a-t-il ajouté.

De son côté, l’historien Exaucé Diwilu a précisé qu’il ne fallait pas imputer le sous-développement de l’Afrique au christianisme, mais plutôt se tourner vers l’Africain lui-même.
« J’ai toujours pensé qu’avec un peu de bonne gouvernance et de volonté politique, nous pouvons nous développer, que nous soyons chrétiens, musulmans ou kamites », a affirmé Exaucé Diwilu, ajoutant : « J’aimerais que chaque Africain apprenne à connaître son histoire, qu’il plonge dans ses racines et qu’il puisse être chrétien sans pour autant renier ses origines », a-t-il expliqué.

En outre, à l’issue de cette activité, certains participants ont exprimé leur immense joie d’avoir participé à cette conférence. Parmi eux, l’artiste slameur Oncle P a confié avoir beaucoup appris sur l’histoire de l’Afrique et sur des termes nouveaux comme « Kamite ». Il a souligné que ce type d’événement devrait attirer un grand nombre de jeunes, au lieu de les voir se rassembler uniquement lors de concerts avec des musiques « abrutissantes ».
Madame Jessica, l’une des participantes, a également encouragé ces échanges, estimant qu’ils contribuent à « l’éveil de la population sur des questions fondamentales ».
En somme, la culture africaine est un patrimoine vivant vaste et diversifié, caractérisé par des traditions ancrées, des croyances ancestrales et des expressions artistiques uniques que l’Africain doit préserver, car cela constitue son héritage.
Yves Muetu