Bandjoun, Cameroun – Novembre 2025, le Master’art Studio asbl, plateforme de création visuelle basée à Lubumbashi et coordonnée par Olivier Fall Masey, a franchi une étape significative dans son rayonnement international. Dans le cadre d’une résidence croisée organisée à Bandjoun Station, sous le parrainage de l’artiste de renommée mondiale Barthélemy Toguo, Olivier Fall Masey a présenté son œuvre monumentale Magni (mère de jumeaux), réalisée en technique mixte, et mesurant 200×180 cm.
Une œuvre enracinée dans la mémoire et la spiritualité
Chez les Bamiléké, la mère de jumeaux joue un rôle singulier, investie d’une énergie spirituelle exceptionnelle. Elle incarne la bénédiction, la protection, et l’équilibre social. Magni s’inscrit dans cette tradition en convoquant les rituels de purification et de cohésion, tout en les transposant dans une lecture contemporaine.

Le choix des scories de la Gécamines comme support constitue un élément central de la démarche artistique. Ces résidus métallurgiques, généralement considérés comme des matériaux rejetés, deviennent une métaphore de la maternité négligée. L’artiste associe à cela l’image des femmes souvent reléguées, malgré leur rôle fondamental, rappelant l’adage selon lequel « derrière un grand homme se cache une grande femme ».
Bandjoun Station : un carrefour de transmission
La résidence croisée, orchestrée par Barthélemy Toguo, dépasse le cadre de la formation individuelle. Elle se présente comme un espace de transmission et de protection symbolique, où les artistes sont portés par un réseau de mémoires et d’histoires. Dans ce contexte, Magni s’affirme comme un symbole de continuité culturelle et de cohésion, reliant Bandjoun Station à la diaspora artistique mondiale.
En 2025, la résidence a également accueilli des figures majeures de la scène artistique africaine et internationale, parmi lesquelles Bill Kouélany (fondatrice des Ateliers Sahm à Brazzaville), ainsi que de jeunes créateurs issus de partenariats avec le MO.CO. Montpellier Contemporain et l’École Supérieure des Beaux-Arts de Montpellier. Cette diversité de profils illustre la vocation de Bandjoun Station à favoriser les échanges interculturels et à renforcer les dynamiques de transmission artistique.

Master’art Studio : un pôle dédié aux arts visuels
Dans une ville comme Lubumbashi, où des institutions reconnues telles que le Centre d’art Waza, le Centre d’art Picha, et le Centre culturel Biasasa proposent des programmations pluridisciplinaires, le Master’art Studio asbl se distingue par son orientation exclusivement dédiée aux arts visuels.
Fondé et coordonné par Olivier Fall Masey, Didier Besongo, et Herva Kafund, le Studio s’est imposé comme une plateforme d’ingénierie culturelle spécialisée dans la structuration et la diffusion des arts plastiques. Sa mission consiste à accompagner les artistes, documenter et harmoniser les projets, et assurer leur visibilité dans les circuits institutionnels et internationaux.

Cette singularité lui permet de jouer un rôle complémentaire dans l’écosystème culturel de Lubumbashi. Tandis que Waza et Picha s’ouvrent à des pratiques hybrides et à des réflexions sociopolitiques élargies, le Master’art Studio concentre son action sur la chaîne de valeur artistique visuelle, devenant ainsi un pôle de référence pour les arts plastiques.
Une vocation internationale confirmée
La participation d’Olivier Fall Masey à la résidence croisée de Bandjoun Station illustre la vocation internationale du Master’art Studio. Elle confirme que cette plateforme n’est pas seulement un espace local de création, mais un pont entre Lubumbashi et le monde, capable de relier les traditions ancestrales aux pratiques contemporaines, tout en offrant aux artistes un cadre propice à la transmission et à la professionnalisation.
Une réflexion universelle sur la femme et la création
À travers Magni, Olivier Fall Masey propose une méditation sur la production et la reproduction, sur la valeur de la femme en tant que matrice du monde et garante de la continuité culturelle. L’œuvre invite à préserver et transmettre les traditions ancestrales avec responsabilité et gratitude.
La rédaction
