La troisième édition du Salon International des Arts Visuels de Kinshasa (SIAVKIN) a, mercredi 08 mars 2023, été officiellement lancée à l’espace Texaf-Bilembo. Ce lancement a été marqué par l’exposition collective dénommée “A Corps Pluriels” qui a porté un regard exemplatif sur la femme, dans toute sa splendeur corpulente.
En diapason avec la célébration de la journée des droits de femmes, cette exposition a été une sorte d’hommage rendu aux femmes, ce qui justifie le fait que tous les cinq (5) artistes exposants ont surtout travaillé sur la femme. Donc, chacun d’eux a, du moins, présenté 6 œuvres, mêlées entre peinture, sculpture et photographie.
“Nous sommes très contents pour l’ouverture du SIAVKIN, un évènement mélangé de cultures diverses. Comme c’est un salon international, on ne voulait pas simplement exposer les congolais. Par contre, on voulait aussi voir ailleurs, faire venir les artistes étrangers, afin de faciliter le partage d’expériences et de cultures. Comme c’est le 08 mars, nous avions pensé également rendre hommage à la femme et le thème de l’Expo allait mieux avec la femme. Tous les artistes ont travaillé sur la femme, parce qu’on a voulu rendre hommage à la femme”, a dit Fabi Mubianzambi, promoteur de l’événement.
Chantal Tombu, responsable de l’espace Texaf-Bilembo, a pour sa part relevé le côté pertinent de cette exposition dont le lancement a coïncidé avec la journée internationale des droits des femmes. Elle a expliqué l’importance de cette journée qui laisse voir des œuvres illustrant la nudité de la femme, tout en y cachant un message.
“L’idée était de travailler sur la nudité, c’est parce que c’est un sujet qui est souvent peu abordé ou trop abordé, selon le contexte. Maintenant, en faisant appel à des artistes venus du Maroc, Bénin, Cameroun, en croisant avec la RD-Congo, on a eu quelque chose de très fort, allant de l’esthétique à l’importance du corps qui se voile et se dévoile en même temps, avec un accent placé sur la nudité qui fait partie de tous les grands canaux et, surtout, on en voit très souvent sur les réseaux sociaux “, a-t-elle révélé.
L’exposition “A Corps Pluriels” est ouverte jusqu’au 08 avril, à l’espace Texaf-Bilembo
Cette exposition a connu la participation de 5 artistes d’ici et d’ailleurs. Il s’agit de Françoise Benomar (Photographe/Maroc), Darios Tossou (Bénin), Arnold Fokam (Peintre/Cameroun), Alain Ngann (Photographe/Cameroun) et Freddy Tsimba (Sculpteur/RDC).
“J’ai présenté 6 œuvres qui parlent du rapport entre le corps et l’eau, la mauvaise gestion de la ressource cuprifère au Cameroun. Tout cela se manifeste par le manque d’eau et le problème d’inondation. Dans mes tableaux, j’essaie de faire des narrations de mon vécu personnel, des épreuves que j’ai traversées ont impacté ma positivité, mon hygiène, mes relations sociales lorsque je faisais face au manque d’eau. Je parle de la situation du corps piégé entre le manque latent d’eau potable à l’intérieur des maisons et une espèce d’inondation, à l’extérieur des maisons”, a expliqué Arnold Fokam, un artiste peintre camerounais, lors de l’échange avec la presse.
Compté par les exposants, Freddy Tsimba, artiste sculpteur à renommée internationale, a présenté une série d’œuvres titrée “I’ll not gime them my diamond” (ndlr, je ne leur donnerai pas mon diamant “, des sculptures monumentales qui illustrant la femme, sont faites à base d’un assemblage des clés qui témoigne l’ouverture, la connaissance, le savoir et l’emprisonnement.
“Comme le diamant est quelque chose de très précieux, je le compare à la femme qui n’a pas de prix. On peut tout prendre de la femme, on ne pourra jamais l’ôter de son âme. Elle reste unique. Elle est faite avec des clef, ce qui symbolise l’ouverture, la connaissance, le savoir, l’emprisonnement. La clef peut être poétique et chacune de mes œuvres a toujours une histoire à raconter”, a-t-il fait savoir.
Il convient de signaler que, après le vernissage organisé à l’espace Texaf-Bilembo, s’en suivront deux autres, à dater de ce weekend. L’un est prévu à la galerie Palanca (Ngaliema) et l’autre à la Malabo Art (Kinshasa), le 18 mars prochain.
Masand Mafuta