Titulaire d’un diplôme de graduat en danse et chorégraphie, d’un certificat of achievement (Full Levels) en anglais, et d’une Licence en mise en scène, Ngombo Way Way Dolsée est un artiste à diverses casquettes, notamment danseur, chorégraphe, metteur en scène et il est coordonnateur du Centre de Création et de Recherche d’Arts Vivants sur Scène (CCRAVS).
Un artiste à qui des exploits ne sont plus à démontrer aux yeux du monde. Il est enseignant à l’Institut National des Arts (INA) et directeur du Festival Naza Danseur. Il a fait de la danse son métier de prédilection, d’où son gagne-pain ne manque plus à sa quotidienneté.
Way Way Dolsée et sa démarche artistique singulière
En tant que danseur, sa démarche artistique résulte de la mémoire des enchaînements chorégraphiques, de la discipline scénique. En plus de cela, du niveau interprétatif, un axe sur les mouvements comme projection, l’amplitude, de l’énergie et de la maîtrise de mouvements scéniques. Passionné de son domaine de prédilection, Il se plie toujours sous le leitmotiv « La danse n’est pas un passe-temps, mais un véritable métier ».
Soucieux de créer sa propre identité artistique, il travaille sur les œuvres émanant de la danse, le théâtre parlé et la musique, pour se démarquer des autres artistes et avoir une vraie identité artistique partant de ses spectacles de danses narratives et éducatives.
Du point de vue chorégraphique, sa méthodologie se base principalement sur une démarche artistique particulière qui entremêle le traître mimé et la danse proprement dite, afin de créer des phrases chorégraphiques narratives partant de sujets d’actualité. Il s’ajoute à cela les éléments d’ornements : la scénographie, les costumes, les lumières, les accessoires, pour enfin affiner le contenu narratif de la danse.
« En tant que danseur je n’ai pas de préférence, car je suis un interprète qui pourrais faire tout genre de style de danse. Je dois reproduire ce que le chorégraphe me donne. Mais je suis plus à l’aise à la danse traditionnelle, contemporaine, danse de création, les afro danses voire même urbaines », avance-t-il, avec précision.
Parcours élogieux d’une virtuosité artistique
C’est en 2005, avant même l’obtention de son diplôme d’état en option Électronique, que Ngombo Way Way Dolsée s’initie à la pratique de danse traditionnelle à la « Compagnie Ballet Théâtre Espoir du Congo » de Jean Matemo Kizosa. Ce groupe lui a permis de faire ses premiers spectacles de danses et de théâtre.
En 2010, il foule du pied la scène professionnelle en tant que danseur, chorégraphe et comédien grâce à ses études supérieures en art dramatique, savoir-faire et sa petite expérience acquise avec dessein. Amoureux de son art, il a graduellement commencé à gagner de l’espèce sur la scène urbaine congolaise.
Féru des arts scéniques, il participe, de 2011 à 2013, à plusieurs ateliers de création à Kinshasa, entre autres « Le jeu d’acteur » animé par Guido Kleen, « le rôle de la scénographie au théâtre » animé par Amal Declark, « les danses contemporaine et traditionnelle » sous la supervision d’Aurélie Lefèvre, et le « Ballet National Congolais » initié par la Compagnie du Théâtre National Congolais.
Cependant, imprégné d’une vision d’évoluer dans une structure artistique professionnelle afin de promouvoir non seulement ses talents, mais aussi initier la jeunesse dans la pratique des arts, il met en place, en janvier 2012, une plate-forme artistique dénommée “Centre de Création et de Recherche d’Arts Vivants sur Scène” (CCRAVS), et multiplie des voyages à l’extérieur de son pays.
Il excelle, avec son groupe, dans plusieurs spectacles de danses et de théâtres comme « les deux mondes» (2012), un spectacle entre les danses traditionnelle et hip-hop ; « le combat réel » (2013), l’expérimentation de la danse contemporaine et son esthétique liée sur l’abstraction ; « verre dans l’eau » (2012) faisant la rétrospective de l’histoire de la RDC ; « Bosolo Knowledge » (2017), toujours dans la même année, il a travaillé comme assistant chorégraphe pendant “Brack Story Month”, avec le spectacle “Rythm in motion”, financé par l’ambassade des États-Unis d’Amérique.
Il a également fait partie d’autres événements majeurs tels que le football dansé ; « Ton Combat Femme Noire » (2017) avec Katsh Mbika, (théâtre) dans le cadre de “Journées Congolaises de Théâtre pour l’Enfance par la Jeunesse/ Théâtre des Intrigants ; la « Tragédie de Mbo » d’après la « Calebasse de Vie » (2017) d’Hurcyle Gnonhoué sous l’œil critique du chef des travaux Nzey van Musala, spectacle joué au Centre Wallonie-Bruxelles ; « L’Héritier du Zéro » (2018), composé par lui-même et joué à l’Institut Français dans le cadre du festival les Joucotej ; « Violence conjugale » (2019) de Raymond Prunier, joué au Centre Culturel Aw’art ; « Bilubu » (2019), créé et joué pour le Centre d’Études et de Diffusion d’Arts, Cedar/Ina ; et « Paroles de l’âme » (2020), danse performance, donné aux périphériques de Kinshasa.
Un penchant pour une relève assurée
En outre, motivé d’initier la jeunesse dans le domaine des arts du spectacle, Way Way Dolsée, depuis 2008, passe tout son temps dans les écoles de la place afin de donner le meilleur de lui-même dans l’apprentissage des élèves en danse et théâtre. Il a pris part à plusieurs projets sur l’enfance tout en bénéficiant la confiance des différentes autorités des établissements scolaires. Ainsi, il joue le rôle de consultant artistique ou assure en outre des encadrements individuels et/ou collectifs sur la danse dans les camps d’enfants (colonie de vacances) organisés par les écoles internationales ou locales de la place.
Par ailleurs, il travaille également dans la sensibilisation contre la marginalisation de la jeune fille et de la femme, l’injustice sociale, la mauvaise gestion de la population par les hommes politiques, la corruption, la discrimination de races, l’exploitation sexuelle, le tribalisme et les mauvaises volontés politiques.
Faits marquants de sa carrière professionnelle
En sus, Ngombo Way Way Dolsée a travaillé avec plusieurs artistes de renom. Dans son parcours, les faits marquants sont nombreux tels que :
- §- Représenter le Congo en 2013 au projet Nat au Cameroun pendant 2 mois pour monter un spectacle sur l’immigration “HORIZON” avec 2 artistes camerounais, une Congolaise de Brazzaville, une Sud-africaine, une Mozambicaine et une Rwandaise, un projet initié par le Théâtre de chocolat, mise en scène par le Togolais Léonard Yakanou ;
- §- Gagner 2 trophées, au Maroc pendant le Fiesad ;
- §- Être plébiscité vice-président de toutes les délégations africaines pendant le séminaire des enseignants francophones d’arts dramatiques, en Chine 2019 ;
- §- Servir l’état congolais dans l’enseignement supérieur depuis 2017 ;
- §- Mettre en place un festival « Naza Danseur » réunissant les professionnels de la danse et les milliers de spectateurs afin de faire respecter le métier de la danse en RDC ;
En somme, il a travaillé comme assistant Chorégraphe national d’Eddy Mboyo à la sélection de tous les artistes danseurs, toutes les disciplines confondues et toutes les illustrations d’animaux, et fleurs, pour le compte de la cérémonie d’ouverture des IXèmes jeux de la francophonie qui se tient à Kinshasa du 28 juillet au 06 août 2023. A cela s’ajoute le montage du spectacle d’ouverture des jeux, dans lequel il a été utilisé par la chorégraphe du spectacle, Tatiana Myrkou (Grecque), comme point focal des danseurs congolais.
« La danse n’est pas un passe-temps ; est un métier. Respect aux danseurs », tel est son activisme pour la valorisation du secteur de la danse sur toute l’étendue territoriale de la RD-Congo.
Alvie Mouzita / Masand Mafuta