L’artiste visuel congolais, Steve Bandoma va être le premier invité du lancement imminent de Critique talk. Sa série d’œuvres, intitulée Lost tribe (ndlr, tribu perdue en français), sera donc le point focal de cet exercice axé sur la critique d’art.
Prévue pour ce 29 mars 2024, à 17h, à la structure Plateforme contemporaine, cette séance inaugurale sera animée par le critique d’art et curateur Jean Kamba. Il est à savoir que « Critique talk » est un concept forgé par la structure Krithika Artprojects. Cette dernière est une structure culturelle et artistique, basée à Kinshasa, œuvrant sur diverses implémentations du domaine de la critique d’art en RD-Congo.
Critique talk est une forme particulière du traditionnel concept appelé « Artist talk » (ndlr, artiste en conversation en français), où généralement les artistes sont invités pour présenter leurs travaux devant un public. Ici, par contre, l’invité est soumis à un exercice critique sur un pan de son travail ; soit une série dans l’ensemble de son travail ou un projet spécifique réalisé durant un contexte précis. Il est devant un public d’avertis qui, en connivence avec le critique d’art animateur de la soirée, se mettent à émettre des avis sur son travail sous forme d’interactions objectives.
Inspiré du concept « Jeudi critique » développé par l’Association des Jeunes Ecrivains du Congo (AJECO), où un auteur ou écrivain est souvent invité afin de recevoir les critiques de ses paires ; il est par contre question, dans Critique talk, des artistes visuels. Séances, à forte dose critique, revêtues d’une objectivité orchestrée par un critique d’art et une confrontation d’idées constructives.
Il est envisagé d’inviter aussi des théoriciens de l’art, à la longue. L’invité n’est donc pas ici passif, plutôt actif autant que le critique d’art, en étant en interaction avec le public présent dans la salle. Ce dernier invité à ne pas porter de gants tout en exprimant ses préoccupations objectives sur l’œuvre sur la sellette.
Cet exercice a été pensé pour pouvoir contribuer à l’élévation des débats sur la scène, ainsi que permettre à celle-ci de se voir irriguée des connaissances issues de discussions de fond, constructives et à effets structurants.
Steve Bandoma et sa série “LOST TRIBE“
Lost tribe est la plus longue et la plus importante série de l’artiste. Elle revendique et dénonce les conséquences actuelles d’une colonisation violente. Chaque œuvre de cette série apporte une touche novatrice à la construction d’un discours hors des sentiers battus.
Steve réalise un travail d’historien et réelle de l’Afrique, ce continent inconnu jusqu’au XIXe siècle puis convoité, colonisé, dépecé, exploité, depuis et toujours… (Voir papier de société…)Steve Bandoma est né en 1981 à Kinshasa (RDC). Vit à Kinshasa. Après l’obtention de son diplôme à l’Académie des Beaux-arts de Kinshasa (2004), Steve Bandoma s’exile en Afrique du Sud, où il débute sa carrière artistique et forge son style.
Après un passage par Paris pour une résidence, il se réinstalle à Kinshasa en 2012. Il s’y fait connaître rapidement, exposant notamment au Centre Wallonie-Bruxelles et à l’Institut français.Avec sa technique mixte faite de dessins, de projections de couleurs et de collages, Bandoma compose une extraordinaire esthétique de l’explosion – ou plutôt de l’implosion -, du chaos et de la souffrance, souvent sur fond de choc des civilisations. Visages, membres, fragments de corps, statuettes animées, fétiches, le tout se mêle pour donner vie à des tableaux où s’épanouissent de surprenantes créatures.L’œuvre de Bandoma se veut contemporaine et universelle. Cependant, les thèmes explorés par l’artiste et la vision développée sont un reflet évident de son identité africaine.
Bandoma produit des séries thématiques dont les titres donnent un bon aperçu de son univers artistique : Lost tribe, Enculturation, Abolition, etc. En d’autres termes, le rapport à l’identité, le conflit entre tradition et modernité, le choc des cultures sont au cœur de son message. Pour autant ses tableaux ne manquent pas d’humour, de légèreté et de dérision.
REDACTION