Ce jeudi 09 décembre 2021, la rencontre culturelle de l’édition croisée « Mwinda na Molili Bokutani » et le festival international de sonorités de Kinshasa s’est donnée rendez-vous dans la salle Nouvelle Saison de l’Institut National des Arts (INA), pour redorer le sens de la musique au coeur de nos cultures.
Au menu de cette rencontre, plusieurs participants ont repondu présents à cette invitation de la structure Malafi’arts Production, chapeautée par l’artiste Malafi JLumière Niamba, pour cerner les problématiques liées à la musique, principal répondant de la culture congolaise.
cette activité a été un moment d’échanges, axée sur thème central: « La musique comme facteur de la cohésion sociale pour la construction des communautés résilientes chez les victimes des injustices sociales et des conflits ethniques en Afrique centrale », ce qui a permis aux deux panelistes du jour d’apporter concrètement leur pierre contributive pour l’essor de la musique congolaise sous un format engageant et réfléchi.
Dans sa prise de parole, le professeur Yoka Lye Mudaba, Directeur Général de l’INA, a brossé succinctement le tableau sombre des artistes musiciens congolais, lesquels ne se donnent plus à la recherche, mais se contentent de puiser dans la culture étrangère, sans pour autant filtrer l’éthique et l’esthétique à l’image du vécu du congolais lambda.
« Le sens de l’art réside dans la beauté. Mais aujourd’hui, les artistes se penchent sur la valorisation de la culture extérieure faute de recherche. Ils doivent maîtriser le débat entre l’éthique et l’esthétique. La Misère esthétique est cause de la misère morale dans nos danses et nos musiques », a-t-il renchéri avant de lancer un appel fort à tous les artistes musiciens de persister dans leur engagement, pour que la musique soit réellement un facteur de la cohésion sociale pour la construction des communautés.
De son côté, la sociologue de formation académique, Mme Pascaline Zamunda, responsable de l’ONG “Cadre de récupération pour l’épanouissement de la jeunesse”, a mentionné dans son speech que la musique pourrait bien contribuer à la lutte contre les injustices sociales; tout dépend du contenu que l’on donne à cette musique.
Cette femme, active dans le chef des artistes et leur carrière, estime qu’ils doivent passer par le renforcement des capacités en vue de la professionnalisation de leur secteur de prédilection et militer avant d’exiger leur liberté dans la production de leurs œuvres pour des fins lucratives.
Signalons que ce panel a été ponctué par une session musicale avec une artiste slameuse sénégalaise qui a agrémenté ce panel par le récital de son slam titré “Femme” et donnera un concert live en version digitale dans le cadre de l’édition croisée du Festival des Sonorités de Kinshasa et Mwinda Na Molili Saison 6 qui s’achève ce samedi 11 décembre à la Maison Culturelle des Mwindeurs à N’djili.
Il faut noter qu’un autre panel sur le question de la digitalisation de la musique “E-commerce” a clôturé cette rencontre culturelle, qui a eu lieu en la salle Nouvelle Saison de l’INA.
Alexis KANT