Dans le cœur vibrant de Kinshasa, le Musée National de la RD-Congo s’est animé entre les 06 et 07 juin 2024 sous une mosaïque d’œuvres qui transcendent les frontières et les âmes. C’est donc l’Expo-Atelier A15« Article 15 » qui, bien plus qu’une exposition, s’est avérée une déclaration d’indépendance artistique, un cri de liberté des esprits créatifs de Katanga.
Une conférence d’envergure a été de mise selon laquelle Elizabeth Jaffee et Fabi Mubianzambi, respectivement Directrice de la galerie A15 et Coordonnateur du Collectif A15, ont présenté les grands enjeux de la galerie et les mécanismes techniques pouvant aider les artistes congolais à mieux vendre sur le marché américain et à être éligibles pour le collectif A15. C’était vraiment un échange interactif entre les intervenants et les participants.
Comme d’habitude, la galeriste américaine a animé un atelier avec tous les artistes exposants. Elle a tenu à les encourager de par leur démarche artistique et les pousser à travailler davantage avec de nouveaux codes internationaux du domaine. Tout a été soldé par une exposition haute en couleur.
Elizabeth Jaffee tisse toujours des liens transatlantiques, érigeant un pont doré entre le cœur de l’Afrique et le rêve américain, afin de mettre sous les projecteurs l’art contemporain congolais.
« Notre exposition est centrée sur les jeunes artistes visuels du Grand Katanga. Le collectif donne le soutien à travers cette exposition aux jeunes artistes congolais par la promotion et l’apport technique et l’accès au marché américain » a-t-elle déclaré.
La galerie A15, avec son écrin numérique et ses galeries physiques aux Etats-Unis, est le vaisseau amiral de cette quête. C’est de cette optique qu’est né le collectif de jeunes artistes A15, une structure de promotion des jeunes talents émergents congolais et leurs œuvres.
« La promotion est faite avec notre site web et nous avons quelques fois des œuvres physiquement exposées dans la galerie des États-Unis » a-t-elle poursuivi, avec comme mission claire et nette : élever l’art congolais, le porter sur ses ailes pour qu’il puisse s’épanouir sous des cieux nouveaux.
Après une sélection judicieuse, neufs artistes visuels débouchés du grand Katanga ont pu présenter plus d’une trentaine d’œuvres pittoresques qui ont captivé l’attention du public. Des artistes comme Elie BIRURU et ASSANI Moise et bien d’autres, dont les pinceaux dessinent les contours d’un avenir meilleur, d’une Afrique rayonnante des promesses.
« On a fait processus ouvert de candidature, la sélection a été faite du point de vues talent, originalité, authenticité et diversités sur le thème » a conclu Elisabeth Jaffee.
Léopold Kazadi, peintre-philosophe de Lubumbashi, nous a convié à un voyage introspectif. Ses toiles, vivantes et palpitantes sont des fenêtres ouvertes sur des horizons inexplorés, des dialogues silencieux entre l’artiste et le monde extérieur.
« C’est ce que j’appelle se laisser guider par la peinture elle-même, donc je peux avoir une idée en tête et je laisse la peinture me guider pour exprimer mon idée. C’est à partir de cette philosophie que j’arrive à attirer un peu plus de gens vers moi pour les amener à comprendre qu’ils peuvent aussi être guidés par la peinture et ainsi dire que les sentiments les plus intenses. », a-t-il déclaré.
Cette exposition baptisée « L’art partout : focus sur les jeunes du sud-est de la RDC » est la troisième symphonie d’une série dédiée à la jeunesse artistique congolaise. Après avoir célébré à Kinshasa et à Goma, elle braque les projecteurs sur le sud-est de la RDC, révélant au monde l’éclat et la résilience d’un Congo artistique, prêt à conquérir les cœurs et les esprits à travers le globe.
La galerie A15, à titre de rappel, est une structure culturelle basée à Washington, est un catalyseur de cette métamorphose, offrant un tremplin vers le marché et l’art américain. C’est une vitrine culturelle de haute gamme pour la promotion continue de l’art congolais au pays de l’oncle Sam.
« Les clients américains sont vraiment impressionnés. Pour la majorité, c’est une surprise d’apprendre qu’il existe des artistes congolais de ce niveau de talent. Parce que l’image du Congo n’est pas vraiment positive aux États-Unis. C’est les conflits, la pauvreté, la corruption, et c’est vraiment une autre nouvelle avec cette culture riche ainsi que l’énorme talent artistique », a-t-elle précisé.
Dans deux (2) ans d’existence, elle a eu à organisé 10 expositions, soit 6 à Washington (4 solos, 2 groupes) et 3 à Kinshasa (collectif A15), épinglées ci-haut. Plus de 11 programmes spéciaux à Washington, deux collaborations, l’une avec la mission de l’Union Africaine aux États-Unis et l’autre avec Alliance Française, les deux avec la représentation de la RD-Congo.
A cela s’ajoutent les ventes dans la galerie et en ligne, lancement de la galerie « digitale » sur Artsy et un autre sur « Produits Collaboratifs ». Elle compte désormais élargir son champ d’actions, avec de nouvelles initiatives dans le viseur.
Masand Mafuta