Le premier forum sur la marionnette en RD-Congo s’est tenu, vendredi 27 mai 2022, en la salle de cinéma de l’Institut Français de Kinshasa, Halle de Gombe. Ce colloque a été centré sur la thématique houleuse “La marionnette, figure d’entente et d’identité ».
Cette activité de libre expression a été organisée par l’Union Internationale de la Marionnette (UNIMA/RDC), sous la représentation de Sunda MASAMPU NGONDE dit S.Konde.
Son objectif primordial sur de clarifier la conception congolaise faite à l’égard de la marionnette, un préjugé selon lequel une majeure partie de la société congolaise éprouve de la méfiance en gardant à l’esprit une image toute autre de cette représentation culturelle qui, d’après elle , serait un instrument effrayant du monde spirituel.
Pour ce faire, les marionnettistes, scientifiques nationaux ainsi qu’internationaux ont, à tour de rôle, abordé cette thématique avec beaucoup de précisions enrichissantes, dans un contexte spécifique et chacun d’eux avec une touche particulière.
Dans son intervention , Lambert Kandala Tshiyanze, prince du royaume Tshokwe, a pris langue afin d’émettre une perspective selon laquelle la marionnette pour le peuple tshokwe est, pour le peuple tshokwe, un outil de transmission de l’histoire ancienne d’une génération à une autre. Ceci permet de réaliser plusieurs fonctions sociales en relation avec la science, la connaissance ainsi que la promotion sociale.
De son côté, le marionnettiste congolais S.Konde et représentant de l’UNIMA/RDC, a précisé qu,au-delà du rire, la marionnette demeure l’un des instruments culturel aidant à instruire une société sur son histoire d’une manière beaucoup plus détendue. Il a également effectué le bilan d’une année déjà écroulée de sa juridiction et plus particulièrement de la Zone ouest de la RDC dont il organise des activités. Selon lui, le bilan est vraisemblable et il faudra carrément du temps afin d’implanter de la plus belle de manière le centre d’activité de cette organisation internationale en RDC.
Au cours de cette conférence, Didier Mfumu et Yves Ndagano, respectivement représentants Zone Grand Katanga et Zone Est de la RDC, ont également pris l’ascenseur pour dresser le bilan de leur champ d’activités par le biais de la visioconférence. Deux intervenants internationaux, le Secrétaire Général de l’UNIMA et Yaya Coulibaly (Mali), ont encouragé le travail abattu par la RDC et invitent les responsables à travailler durement afin de faire rayonner l’art de la marionnette sur l’ensemble du pays. Il faut l’indiquer que cette activité a vu la participation de M. Xavier, attaché culturelle de l’Union Européenne.
Témoignage de Mami Mambu Claudine Lino, directrice de l’espace culturel Nyenze, sur l’historique de la marionnette
“Nous avons commencé l’art de la marionnette au CEDART (Centre de Recherche et de Diffusion de l’Art) à l’Institut National des Arts (INA), il y avait la cellule marionnette avec maître Tshamala Mufubela, Maman Mavese, M. Nfele, Tawite, Kazadi Okito (paix à son âme) et tant d’autres. J’ai appris au côté de ses grands du théâtre vivant. CEDART a commencé avec THEMAZ, puis THEMAK (Théâtre de Marionnette de Kinshasa). Et puis les choses ont évolué, plusieurs spectacles de marionnette orientés plus dans des écoles, anniversaire (…)”, a-t-elle démontré.
A elle de poursuivre “En 2004, avec la compagnie NGOON, il y a eu “MAPANJI”, un spectacle de conte, marionnette, danse et percussion. Actuellement, je suis basée à Moanda, dans le Kongo Central, avec l’espace culturel Nyenze. Plusieurs activités artistiques, dont les spectacles de marionnette et ateliers en milieu scolaire. Vivement UNIMA RDC”.
Pour embellir le climat, un extrait du spectacle en création de la cie Théâtre de Marconte intitulé « kuakidjila kua Mukulakaja » qui se traduit par l’hospitalité d’une vieille a été présenté aux amoureux de cet art de la scène. Il a été question dans cette séquence de démontrer comment les parents africains inculquent avec générosité, autour du feu, des notions de sagesse et de spiritualité à la jeunesse afin de maintenir l’unité des liens africains. Et pour ce créateur d’œuvre d’art, les représentants religieux seraient entrain de détourner la conscience congolaise sur les valeurs culturelles à cause des enseignements qui remettent en cause la tradition congolaise.
l’artiste S.Konde plaide pour la reconnaissance de la journée nationale de la marionnette le 27 mai de chaque année, comme cela a été le cas dans d’autres disciplines d’art. Ainsi, il compte mener un plaidoyer envers les autorités compétentes du pays, plus particulièrement au ministère sectoriel.