Ce jeudi 2 octobre 2025, la communauté artistique congolaise est sous le choc après l’arrestation arbitraire de l’artiste dramaturge Djo Ngeleka Kazadi, alors qu’il transitait par la Zambie en provenance de Tanzanie pour son travail.
« Au secours, je suis arrêté comme prisonnier en Zambie à Mansa pour une raison peu évidente. Besoin d’aide s’il vous plaît », a alerté l’artiste sur ses réseaux sociaux après sa soudaine interpellation.
Djo Ngeleka, metteur en scène et coordonnateur de la compagnie de théâtre La Seringu’Arts, a été interpellé par les services d’immigration zambiens à la frontière, sous prétexte que son passeport ne comportait plus de pages libres. Malgré la présence d’un visa double entrée valide sur son ancien passeport, les autorités zambiennes ont catégoriquement refusé d’apposer le cachet de sortie, invoquant un second prétexte : l’absence de visa sur son nouveau passeport.
« Il est actuellement détenu à la prison de Mansa, dans le nord de la Zambie. Il demeure injoignable, et aucune information officielle n’a été communiquée sur son état de santé ou les suites judiciaires de cette arrestation », a déclaré son épouse.
Cette situation suscite une vive inquiétude au sein du milieu culturel à Lubumbashi et comme partout en RDC, dénonçant une grave atteinte aux droits fondamentaux et réclamant une intervention urgente du gouvernement provincial du Haut-Katanga, du ministère de la Culture, Arts et Patrimoine ainsi que de l’Ambassade de la République Démocratique du Congo en Zambie à se saisir de cette affaire et de donner une clarification rapide de la situation, de la protection consulaire de Djo Ngeleka, ainsi qu’une communication transparente à l’égard de l’opinion publique.
Djo Ngeleka est reconnu pour son engagement dans la transmission artistique et l’échange intergénérationnel à travers La Seringu’Arts, une compagnie de théâtre basée à Lubumbashi dont il est coordonnateur. Son travail, salué pour sa portée sociale et culturelle, contribue activement et largement à la vitalité du théâtre lushois et congolais et à la mise en réseau entre artistes de différents horizons.
Son arrestation arbitraire soulève des questions sur le respect des droits des artistes en déplacement et sur les mécanismes de protection diplomatique en cas d’abus. En attendant des réponses officielles, la mobilisation s’organise pour exiger sa libération immédiate et garantir sa sécurité.
Grady BIZAKI