Parution : « Un tricheur au collège » de Chadrack Kiboko, un engagement et une dénonciation des antivaleurs

Au cœur de la littérature congolaise, et particulièrement celle du Haut-Katanga, des jeunes talents émergent pour enrichir le paysage littéraire. Parmi eux, Chadrack Kiboko se distingue par son savoir-faire et sa grande capacité d’imagination. Il dévoile son talent en nous offrant une œuvre littéraire qui dépasse toutes les attentes.

« Un tricheur au collège » est son premier ouvrage, un roman dans lequel il raconte l’histoire d’un jeune élève qui, séduit par sa condisciple, commence à se livrer à la tricherie, découvrant que cela facilite sa réussite scolaire. Cette pratique s’enracine en lui, le détournant de l’apprentissage et du développement personnel. Ainsi, l’élève prend plaisir à fuir le travail pour s’adonner à la tricherie.

Ce roman de quatre-vingt-onze pages, publié aux éditions Calures, ne relate pas seulement l’histoire d’un jeune élève apprivoisé par la tricherie, mais démontre également à quel point celle-ci est une voie menant à la ruine.

« Cet ouvrage est une démotivation à la tricherie dans nos institutions, un appel à réorganiser certaines choses, notamment l’acceptation de l’orientation des enfants en fonction de leurs qualités et talents, tout en soulignant les conséquences des valeurs contre nature », a déclaré Chadrack Kiboko.

« Je venais d’avoir onze ans et j’étais en sixième primaire… Une condisciple m’avait baptisé dans mon inconscience, le jour d’une épreuve d’histoire. Elle s’appelait Batuarey et s’asseyait à mes côtés, au premier banc. Elle s’était mise à tricher devant nous en utilisant sa jupe d’uniforme bleu nuit comme couverture pour son petit cahier de 96 pages qu’elle avait soigneusement glissé sur ses belles cuisses… »

Par ces mots, l’auteur met en lumière le côté sombre de l’influence de l’entourage, une réalité que l’on observe fréquemment dans cette pratique. Il illustre l’exemple de Batuarey, ce canal par lequel ses camarades ont été initiés à la tricherie, recourant à des notes de cours pendant un contrôle alors que l’enseignant l’avait catégoriquement interdit.

De nos jours, nous observons l’évolution de ce phénomène dans plusieurs domaines. Ainsi, ce livre se présente comme un engagement visant à éradiquer ce fléau qui continue de sévir. Il appelle à l’implication de chacun, tant sur le plan sociologique que psychologique, pour combattre cette antivaleur.

La tricherie est donc un vice qui a toujours existé et qui persiste, poussant ceux qui y recourent à perdre leur authenticité et leur fierté. Enfin, Chadrack encourage les lecteurs, promettant de produire une autre histoire qui fera suite à ce premier opus.

Grady Bizaki