Du 23 au 25 mai 2024, la ville de Matadi a vibré au rythme du festival MBUABANU, signifiant « rencontre » dans la langue locale, un événement engagé qui a fait résonner un cri fort : « Non à la violence faite à la jeune fille ».
Entre les danses envoûtantes, les pièces de théâtre percutantes, les slams poétiques et les éclats de rire provoqués par l’humour, le public a été transporté dans une dimension artistique sans précédent.
La danse envoûtante a ouvert le bal. Les troupes de danseurs talentueux ont présenté des chorégraphies captivantes, mêlant tradition et modernité. Leurs mouvements gracieux ont transmis des messages de force et d’espoir. Les spectateurs ont été emportés dans un tourbillon de rythmes et de couleurs, oubliant un instant les réalités parfois sombres du monde extérieur.
Le théâtre engagé a pris le relais. Sur scène, deux acteurs venus de Kinshasa, Chardy Masamuna et Marianne Sumbu ont incarné des personnages forts, à travers leur spectacle dénommé « Kilawu Airlines ». Les mots ont résonné comme des coups de marteau sur la conscience collective. Les larmes et les applaudissements se sont mêlés, créant une atmosphère chargée d’émotions.
« Le spectacle s’est bien passé, nous avons mis du show à Matadi. Le spectacle a été très bien reçu par le public, le message est très bien passé, de la fiction à la réalité nous avons essayé d’apporter une touche assez particulière à travers notre spectacle Kilawu Airlines, avec une dimension artistique assez large… tout est significatif dans le théâtre, nous pensons faire de notre part pour éveiller la conscience des jeunes à l’autoprise en charge », propos de Chardy Masamuna, auteur du spectacle et directeur de Game Actor.
Et pour Marianne Sumbu, l’une des comédiens dans la pièce, « C’était pour moi une grande expérience de quitter Kinshasa pour Matadi. Un très beau souvenir pour mon expérience professionnelle, car j’ai toujours voulu visiter Matadi, et la passion m’a ramenée jusqu’à réaliser mon rêve avec ma casquette d’artiste. Grand merci au Game Actor ».
Au cœur de cette effervescence, le spectacle « Kilawu Airlines » a pris son envol. Les artistes ont déployé leurs ailes pour éveiller les consciences sur l’importance de l’auto prise en charge. A bord de ce vol artistique, les passagers ont survolé les barrières de la peur et ont atterri dans un monde où l’art devient le rempart contre la violence.
« La touche particulière de notre spectacle est que notre texte aborde beaucoup de sujets relatifs à l’actualité, l’entreprenariat, déjà motiver la jeunesse à travailler ! C’est une réussite pour nous » a martelé Chardy Masamuna.
L’humour pour la bonne cause a apporté une bouffée d’air frais. Les humouristes ont jonglé avec les mots, jonglé avec des tabous. Ils ont fait rire foule tout en abordant des sujets sérieux. Leurs blagues ont été des éclats de lumière dans l’obscurité, des rappels que l’humour peut être un puissant vecteur du changement.
Le slam poétique a clôturé les soirées. Les slameurs ont partagé leurs textes percutants, dénonçant la violence et plaidant pour l’égalité.
Matadi, berceau de la créativité, a accueilli ce festival avec enthousiasme. Les applaudissements ont résonné comme des échos de changement, et chaque performance a été un pas de plus vers un avenir où les jeunes filles seront libres, protégées et fières de leur identité.
Que retiendrons-nous de ces trois jours intenses ? Peut-être que l’art, lorsqu’il se fait messager, peut changer le monde. Et que dans des tourbillons des émotions, une étincelle d’espoir peut jaillir, illuminant nos cœurs et nos esprits.
Matadi, ville des possibles, a écrit une nouvelle page de son histoire. Une page où la créativité et l’engagement se sont unis pour dire haut et fort « Non à la violence faite à la jeune fille ».
A la prochaine ! MBUABANU !
Amani Lugero