La Côte d’Ivoire a inauguré lundi 24 avril à Abidjan la « place Papa Wemba », le site du Festival des musiques urbaines (Femua), en hommage à l’idole de la chanson congolaise, mort sur scène lors de l’édition précédente en 2016.
La petite plaque bleue portant l’inscription « place Papa Wemba », fixée sur un mur à quelques mètres de la scène où le 24 avril 2016, la star de la musique s’était écroulée en plein spectacle lors du Femua, a été découverte par le ministre ivoirien de la Culture, Maurice Bandaman, et son homologue congolais, Maurice Mashéké, en présence de deux des filles du défunt et de son orchestre, Viva la musica.
Les deux ministres ont déposé auparavant une gerbe de fleurs sur un poster géant de l’artiste.
« Papa Wemba s’en est allé mais son héritage demeure. Il nous appartient artistes d’ici et d’ailleurs d’assumer cet héritage culturel colossal que nous a légué Papa Wemba », a déclaré la voix nouée par l’émotion Salif Traoré, dit A’Salfo, le leader du groupe Magic System, tout de blanc vêtu.
« Son grand mérite c’est d’avoir largement contribué à faire connaître la rumba congolaise à l’international. Il a lessivé ce genre musical en ajoutant des instruments électroniques », a affirmé de son côté, Maurice Mashéké.
La cérémonie s’est achevée par un défilé des membres de la Société des ambianceurs et des personnes élégantes (Sape) vêtus de costumes bigarrés.
Papa Wemba était surnommé le prince de la Sape, un mouvement dont il a été l’un des organisateurs au Zaïre (aujourd’hui RDCongo) et qui se caractérise par les plus grandes audaces vestimentaires.
Le Femua créé en 2008, a mis en place une programmation exceptionnelle pour cette édition, avec des têtes d’affiches comme Salif Keita, la star de la musique malienne, le chanteur de reggae ivoirien Tiken Jah Fakoly, Marema (Sénégal), Bisa kdei (Ghana), Black M et Singuila (France), et Soul Bangs, prix découverte RFI (Guinée).
La cérémonie officielle d’ouverture du festival devait se dérouler mardi.
« L’Afrique face au réchauffement climatique » est le thème retenu cette année en vue d’obtenir l’engagement des artistes du continent dans la lutte contre cette menace écologique.
Le Femua se déroulera essentiellement à Anoumabo, un quartier pauvre d’Abidjan aux ruelles boueuses, où se côtoient habitations précaires et maisons modernes et qui a vu naître Magic System.
Avec AFP et Radiookapi